les boites à livres
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1/ La Queue Les Yvelines: la cabine téléphonique sur la place devant le monument aux morts *****/5
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2/ Versailles Est: porte du collège vers Glatigny (adresse à préciser) ***/5
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3/amazon: pour acheter, pendant le confinement, des bouqins de poche d'occasion, qui sont expédiés de
toute la France et même parfois par des structures d'insertion ou de petites structures
avec qq euros pour le prix du livre et presqu'aussi cher pour l'envoi par la poste
(mais il faut bien faire attention aux conditions d'expéditions et ne pas se faire refiler "amazon
prime"
sans le vouloir)
liens vers qq livres choisis dans la boite à livre n°1
lectures de ce début d'année, malgré le web coding et ensuite le
coronavirus
(pour l'approvisionnement aux boites à livres)
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Jacques Lanzmann "Le Jacquiot", JC Lattès-Livre de Poche 1986 ****/5 (boite à livre n°1)
tonique, gai et triste quand même sur l'occupation vécue et romancée d'un jeune juif abandonné
dans une ferme par sa famille: du même qui a écrit "il est 5heure, Paris s'éveille", pour Dutronc
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Djuna Barnes "Le bois de la nuit", écrit en 1936, réedité par Seuil 1957 ***/5 (boite à livre
n°1)
style alambiqué, difficile et soporifique, l'auteur se cache tellement qu'on s'endort un peu car les
personnages féminins ou masculins sont interchangeables: restent les nuits difficiles à passer si ce
n'est pas
toute l'existence bourgeoise des inactifs ou inactives; il y a de meilleures écrivaines brittaniques
Doris Lessing ...
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Knut Hamsun "Victoria", Flamarion 1984 ****/5 (boite à livre n°1: décidemment très riche!)
belle et triste histoire d'amour au delà des classes, mais le côté viking nazi du personnage perce
un peu
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Emma Becker "La Maison", reportage vécu dans une maison close bourgeoise à Berlin, Le Seuil 2019,
surprenante recherche sur la résistance à l'exploitation sexuelle des femmes et de leurs clients,
mais les femmes nous surprendront toujours par leur vitalité et gentillesse;
donc espoir quand même quand on s'en sort au bout de 3 ans ****/5, 15€ d'occasion chez Gibert Versailles
dès que c'est contemporain c'est plus cher ...
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Raphaelle BilletDoux "Mes nuits sont plus belles que vos jours", Grasset, prix Renaudot 1985,
pas mal mais un peu triste et on sent venir le drame de la folie assez vite ***/5, (boite à livres n°1);
je ne l'avais jamais lu mais le titre m'en était resté en mémoire et j'avais du voir l'auteur chez Pivot
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Anatole France "La révolte des anges", et "L'orme du mail", un peu rasoir, car Anatole semblait fasciné
par
la bourgeoisie catholique sulpicienne de la restauration; le premier ça passe, mais le deuxième on
replonge dans l'atmosphère d'un grand séminaire de province: ça devient lourd, à bas la calotte, ok mais
pas la peine d'en faire
des romans, ça frise la perversion donc un peu déçu: ** et 0*/5, (fin de la série de la boite à livres
n°1)
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un auteur anar recommandé par Emma Becker et la grande librairie aussi, par ailleurs semble-t-il auteur
très complet (théatre, poésie, philo) et qui a ses fans (cf. la grande librairie),
Louis Calaferte "La mécanique des femmes": recueil de paroles crues ou vécues principalement auprès de
femmes du peuple, de prostituées de rue ou en final parfois même de bourgeoises fréquentées par un jeune
gigolo fils d'immigré italien
en région Haute Loire ou Lyonnaise pendant ou après la guerre de 40; lecture croustillante et plus ou
moins drôle mais un peu frustrante car il omet volontairement le contexte des rencontres qui se trouve
peut-être
dans Septentrion d'où les anecdotes sont tirées? Septentrion toujours dans les circuits de la Poste ...
En fait il s'agit plutôt de notes variées, qui n'ont pas vraiment servi dans SEPTENTRION cf après.
- "SEPTENTRION", enfin livré par Amazon: c'est un très beau roman, écrit en 6 ans pour l'éditeur Julliard,
par l'intérmédiaire de Joseph Kessel mais qui sera classé comme pornographique et anarchiste immoral,
insuportable pour la bourgeoisie des
années 50.
Cette fois les rencontres avec les femmes sont moins abondantes et du coups bien mieux décrites sur les
circonstances
dans leur relation avec le jeune personnage qui se cherche en voulant quitter l'usine pour écrire; la
recherche des copains à taper ou du gite pour le soir sont peintes avec beaucoup de vérité et d'humour
(c'est bien meilleur qu'Henry
Miller sur le même sujet et plus agréable à lire, de mon point de vue car bien moins cynique et bêtement
provocateur); de plus on
note un raisonnement intelligent ce qui n'est pas toujours le cas chez Miller qui a un côté américain
inculte.
Le personnage a une fascination et une crainte de la féminité et de l'instinct de reproduction qui
l'amène à noter les moeurs amoureuses de l'époque
dans les milieux populaires; et finalement c'est par les femmes qu'il va s'en sortir (comme Miller mais
sans le côté maquereau
cyniquement sordide de Miller);
sa première chance lui sera donné par un emploi de gigolo, auprès d'une Hollandaise fortunée Mlle Nora
Van Hoek, et il pourra arrêter de travailler en s'abrutissant à l'usine et se remplumer en goutant au
luxe de se faire bien nourir, habiller, mais il
refusera de se ranger avec cette dame très amoureuse et exigeante sur la pêrformance sexuelle. IL
recherchera un job et s'en sortira grâce à une période de
squatt chez un couple bourgeois généreux pour l'apprenti écrivain; enfin il évoque la rencontre de la
femme de sa vie, "femelle affamée
qui le prend dans ses griffes" ou plutôt qu'il acceptera comme sa femelle de compagnie, sans qu'on soit
très fixé sur les circonstances
précises de l'évènement. Il y a de très belles pages sur les rencontres dans lesquelles les femmes
prennent l'initiative et dont
il profite avec béatitude surtout quand il se fait nourir et loger (femmes plus agées que lui et qui ne
s'embarrassent pas de longues approches).
Il revient sur l'ambiance torride des bals populaires qu'il a connu plus jeune avec un ami
accordéoniste. Il y a de beaux paragraphes sur ses lectures, son
ébauche de philosophie, ses idées en matière d'écriture: ça commence comme du San Antonio avec Mlle Nora
Van Hoeck puis ensuite
certaines pages sont de la véritable poésie ou même assez profondes. Les plus beaux passages sont sur
les rencontres,
sur l'une d'elles notamment qui a sans doute subie une récriture minutieuse pour les sonorités et les
rytmes, comme un vrai poème en prose.
Les variations de ponctuation et de rythmes sont assez belles dans l'ensemble du roman. Le point étant
utilisé comme une virgule, ce qui a le mérite de racourcir les phrases.
- 11 mai: le déconfinement, à moi les boites à livres, j'ai préparé quelques livres en double pour
l'échange
- le confinement me pousse à me replonger dans la collection du club du livre, sur nos grands
classiques, collection héritée de Georges et toujours pas complètement explorée (après avoir lu
l'Illyade,
l'Odyssée, Sophocle, Euripide, Eschille, Pline, Plutarque, Suétone: la vie des hommes illustres et
la vie des césars, la guerre des gaules, Montaigne, Descartes, Dostoievski
- Ovide: "les Métamorphoses", le romain Ovide parcourt toutes lse légendes grecques de nymphes ou héros
transformés
en oiseux, fleurs, arbres, rochers ou monstres: on trouve là les fondements de notre histoire péotique
bien avant l'adoption du récit judeo chrétien. Cette culture qui fait cruellement défaus aux sectes
chétiennes incultes du nouveau monde: évangélistes, témoins de Jéhova, mormon, scientologues s et autres
demeurés du
livre unique. Ces foutus yankees sont vraiment le peuple d'un seul livre. In god dollar we trust.
- Virgile "les XII chapitres de l'Enéide": un récit de type Homérique dans lequel la fondation de Rome
est rattachée aux légendes
greques, en prenant comme fondateur Enée, fils de Vénus, héro échappé du pillage de Troie, sauve son
père Anchise
et son fils, revit une Odyssée nautique de Charybe en Scylla autour de la Sicile, se marie avec Didon
reine de Carthage,
l'abandone. Repart pour Cumes et sa sybille dsans la baie de Naples et finit, allié aux Etrusques, par
fonder une cité dans le
latium, après une fameuse bataille tout aussi Momérique à l'embouchure du Tibre livrée contre d'autres
tribus locales.
Intéressant car à côté des colonies grecques, on voit apparaître l'histoire les colonies troyennes et
Tyriennes tout autour de la méditerranée. Chaque peuple colonisateur essaye toujours de rallonger son
histoire écrite
en empruntant sans scrupule celle d'autres peuples. Comme les juifs le firent avec Babylone et l'Egypte,
Rome avec la Grèce et Carthage, et comme le feront, plus tard, les chrétiens avec Rome et la Grèce.
Un chapitre sur l'école Pytaghoricienne qui était déjà végétarienne.
- Aristote: "De l'âme. De la Génération et de la Corruption", un résumé du savoir initial des écoles
scientifiques/ philosophiques grecques, Aristote essayant de démêler les débuts de la science physique
avant lui par Démocrite,
Platon, Ampédocle ...: les atomes, la matière, l'espace, le vide, la transformation des corps et la
création des êtres
vivants. Comme disait les sorbonicoles: "Aristoteles dixit". La science grecque est restée ensuite figée
depuis
Aristote (300 avant JC) jusqu'à Léonard de Vinci 1500: 1800 ans d'un moyen age superstitieux de
l'occident relayé par les musulmans en
Andalousie, Perse ou Syrie.